Depuis trente-cinq ans, Michel Van Den Berghe avance sur le front de la cybersécurité. Passé par les géants américains IBM et Computer Associates, il fonde en 2002 sa propre société dédiée à la gestion des identités et introduit en France le concept de « hacking éthique ». En 2014, il cède son entreprise à Orange, qui en fera le noyau d’Orange Cyberdéfense, aujourd’hui leader européen du secteur.En 2020, à la demande de l’exécutif, il imagine un « Beer Sheva à la française » sur le modèle du pôle d'excellence en Israël : installé à la Défense, le Campus Cyber, réunit sur 26 000 m² plus de 120 entreprises publiques et privées. Un lieu unique, conçu comme une ruche d’expertise et d’échanges entre industriels, start-up et institutions, pour élever le niveau de protection national.Parti en 2024, il consacre désormais son énergie à Seclab, une deeptech née chez EDF. La société a mis au point un dispositif électronique capable d’isoler totalement les réseaux critiques sans recourir à une ligne de code : une sorte d’« air gap » électronique qui protège centrales nucléaires, usines ou hôpitaux contre les intrusions.Convaincu que la cybersécurité ne doit plus reposer sur la vigilance humaine mais sur des systèmes infaillibles, Michel Van Den Berghe résume d'une phrase son approche : « Se protéger malgré soi ». Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
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L'art de penser avec les machines
Cofondatrice et présidente d’Ask Mona, Marion Carré explore depuis près de dix ans la frontière entre intelligence artificielle et créativité. Diplômée en humanités numériques, elle crée en 2016 cette start-up pionnière qui conçoit des dispositifs d’IA « au service de la curiosité » pour les musées, le tourisme ou l’éducation. Son entreprise a déjà collaboré avec plus de 200 institutions dans 14 pays — du Château de Versailles, dont les statues conversent grâce à l’IA, à La Poste, pour le premier timbre parlant.Mais elle ne se limite pas à la technologie : elle la questionne. Autrice du livre Le paradoxe du tapis roulant (JC Lattès), elle y met en garde contre le risque d’un usage paresseux des outils génératifs qui nous uniformisent. « Si on délègue trop à la machine, on finit par tous raconter la même histoire », résume-t-elle. Enseignante à Sciences Po, elle invite à inverser la logique : transformer le « tapis roulant » qui nous endort en « tapis de course » intellectuel, pour utiliser l’IA comme un outil de réflexion et non de remplacement.Par ses travaux elle popularise les notions de « paresse algorithmique » ou d’« IA conviviale », inspirée d’Ivan Illich : des intelligences artificielles transparentes, éducatives et dialogiques, capables de stimuler plutôt que de substituer l’esprit humain. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
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Le stratège de l'ambition spatiale européenne
Ingénieur de formation, d’origine allemande, Hermann Ludwig Moeller dirige depuis 2022 le European Space Policy Institute (ESPI), le think tank stratégique installé à Vienne qui éclaire les choix de l’Europe dans le domaine spatial. Après un parcours à l’Agence spatiale européenne (ESA), où il a contribué à la conception de grands programmes comme Copernicus, référence mondiale en observation de la Terre, il a progressivement déplacé son regard du technique vers le politique. À la tête de l’ESPI, il s'efforce de « faire parler entre eux » les multiples acteurs d’un écosystème éclaté — Commission européenne, ESA, agences nationales et industriels — afin de renforcer une souveraineté spatiale européenne encore fragile face aux États-Unis et à la Chine.Observateur des bouleversements récents — retour du spatial dans le champ régalien depuis la guerre en Ukraine, montée du New Space, essor du privé —, il plaide pour une Europe indépendante et ambitieuse au plan industriel : « Il faut trouver l’équilibre entre l’énergie des entrepreneurs et la responsabilité des États ». Pour lui, l'espace constitue l’espace la prochaine grande rupture technologique, comparable à celle d’Internet dans les années 1990, et l'Europe est encore capable d'un tenir un rôle décisif. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
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Le laser français qui défie Starlink
Normalien, docteur en physique quantique entre la France et l’Australie, Jean-François Morizur fonde Cailabs à Rennes, en 2013, après un détour par le Boston Consulting Group. Son idée : exploiter une technologie de mise en forme de la lumière pour multiplier les capacités de transmission des fibres optiques. Dix ans plus tard, la même innovation propulse Cailabs dans une autre dimension.La PME bretonne s’est imposée comme un acteur mondial du New Space, grâce à sa technologie capable de stabiliser les faisceaux laser perturbés par l’atmosphère. Un savoir-faire devenu stratégique à l’heure où les communications par laser entre satellites et stations au sol explosent, plus rapides, plus sécurisées et plus difficiles à intercepter que les ondes radio.Cailabs, qui emploie plus de 150 personnes, collabore désormais avec les grandes agences spatiales et les armées occidentales. À 39 ans, ce passionné de science-fiction — lecteur assidu d’Iain M. Banks — voit dans la maîtrise de la lumière non pas un simple défi scientifique, mais une promesse d’indépendance technologique. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
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L'investisseur humaniste
Cofondateur en 2016 du fonds Daphni, Pierre-Eric Leibovici veut réinventer un métier trop longtemps corseté par des logiques bancaires. Ingénieur de formation, passé par BNP Paribas et le fonds d'investissement Partech, il revendique une approche entrepreneuriale du capital-risque : prise de risque assumée, transparence avec les investisseurs et conviction que la tech européenne doit miser sur ses propres forces plutôt que de copier la Silicon Valley.Daphni s’est imposé comme une société de gestion bâtie comme une start-up, avec ses ingénieurs, sa plateforme numérique et même un directeur technique. Objectif : dénicher plus vite les pépites grâce à la data et à l’IA. Son logiciel interne épluche chaque année plus de 80 000 dossiers pour déceler les plus prometteurs. Mais Pierre-Eric Leibovici reste convaincu que le facteur humain fait la différence. Investisseur historique de Back Market, un des leaders du reconditionnement électronique, il revendique une ligne claire : investir dans des innovations à impact, à la croisée du “Tech for Good” et du “Build a City for Good”. Chez lui, pas de culte de la licorne, mais la conviction qu’un modèle européen durable peut rivaliser avec les mastodontes américains. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Bienvenue dans la saison 3 de DeepTechs, le podcast de Challenges. Un moment particulier pour l’équipe puisque nous avons la grande joie de vous annoncer l’arrivée de Mascaret, le conseil en communication des entreprises de Tech, comme partenaire de notre émission. Challenges et Mascaret ont régulièrement collaboré sur des dossiers divers comme le classement des influenceurs ou le baromètre des initiatives IA des grandes entreprises. Cette collaboration est donc, pour nous, une évolution naturelle. L’ouverture de cette nouvelle saison est aussi l’occasion de rappeler que DeepTechs, c’est d’abord une équipe : Flora Issingui, Maël Lorand, Charly Labyod, Guillaume Payan, et Gilles Fontaine.Avec Gilles Fontaine, rédacteur en chef à Challenges et Guillaume Payan, entrepreneur. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.