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Le choix musical de RFI

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  • Avec Gros Coeur, une «Vague Scélérate» qui emporte tout sur son passage

    29/12/2025

    Formé en 2020, le quatuor belge a sorti, ce 21 novembre 2025, son second album : Vague Scélérate. Comme ce phénomène marin aussi redouté que mythique, le nouveau disque des quatre musiciens fait l'effet d'un tsunami sonore, aux influences multiples et à l'énergie contagieuse.  Les vagues scélérates sont longtemps restées un mystère de la vie aquatique, et même une légende de marins. Désormais, ce phénomène est bien documenté : il s'agit de vagues qui apparaissent brutalement en pleine mer, et qui font plusieurs fois la taille des vagues environnantes. Avec son bien nommé deuxième album, Gros Coeur reproduit la même chose : « on aimait bien l'idée de ce tsunami sonore qui s'abat sur les oreilles de nos pauvres auditeurs », lâche, dans un trait d'ironie, le bassiste et claviériste du groupe, Julien Trousson. L'humour comme fil rouge  « Faire les choses avec légèreté mais sérieusement » : voilà pour la ligne de conduite du groupe, que l'on retrouve dans le nom des projets (Gros Disque en 2023, Vague Scélérate aujourd'hui), dans les textes, et dans les visuels – mention spéciale pour le clip de « La Vague », tourné sur un radeau de la Méduse improvisé et contre un fond vert qui ne cherche pas à cacher ce qu'il est. Cette légèreté n'empêche pas pour autant de faire de la musique très travaillée. Pas la peine de chercher chez Gros Coeur des morceaux faciles ou des séquences que l'on peut découper en pastilles : sur Vague Scélérate, aucun morceau ne fait moins de 5 minutes, le plus long en fait même 12. Cela tient beaucoup au processus créatif du groupe, essentiellement fait de jams en studio. « On jette très peu de choses, raconte Julien Trousson. Généralement on part d'une idée à quatre, et on développe autour. Et on ne se bride absolument pas, ni sur la direction qu'on emprunte, ni sur la longueur. » Résultat : des durées gargantuesques au regard des standards actuels, mais qui permettent au groupe de développer de longues plages musicales, et à l'auditeur de se plonger complètement dans l'univers des quatre musiciens. « A cette ère algorithmique, c'est important d'avoir des morceaux qui nécessitent une certaine attention. On aime bien l'idée que se lancer dans ce disque demande une certaine attention, un peu comme se lancer dans un film : c'est assez immersif », insiste encore le bassiste et claviériste.  Un tour du monde musical  Si le projet Gros Coeur a pris vie dans la région de Liège, il n'y a certainement pas pris racine. Les quatre rockeurs chantent en français, s'inspirent de la scène québécoise, font résonner des congas d'Amérique latine et empruntent des sonorités au Moyen-Orient, comme dans « Montréal » : bref, en 45 minutes d'album, on parcourt vingt mille lieues sur les mers. Les congas, tout particulièrement, donnent leur son spécifique au groupe, d'autant plus qu'elles sont apparues un peu par hasard. « C'était en 2020, pendant le confinement, se souvient Julien Trousson. On était cloîtré dans notre studio baigné de soleil, et on se demandait à l'époque quel était l'avenir de la culture, si on aurait même l'occasion de rejouer sur scène. On s'est dit que si c'était le cas, on aurait envie d'un son festif, qui donne envie aux gens de revenir, de danser, de suer. C'est à peu près à ce moment-là que notre batteur a apporté ces deux congas qui trainaient chez lui. » Ni une, ni deux, les toms de la batterie [les tambours qui produisent le son le plus grave, NDLR] sont remplacés par les congas... un nouvel instrument est né. Quant à la voix, là aussi, Gros Coeur en fait une utilisation toute personnelle. On a plutôt l'habitude de distinguer la voix du reste de la musique : ici, c'est tout l'inverse. Plutôt que d'être mis en avant, le chant est intégré à l'instrumentation, comme noyé sous les autres nappes de son. « On n'est pas des chanteurs à texte, pointe Julien Trousson. La voix nous sert d'instrument, de ligne mélodique. Souvent, les mélodies sont trouvées sur la base d'un riff de guitare, ou de bass, peu importe. Et on retranscrit ce qu'on a fait en jam à la voix, qui nous sert de conducteur mélodique dans la chanson plus que de vecteur de sens. »  Le résultat est assurément surprenant, mais complètement entraînant si l'on accepte de se laisser emporter par le courant. Et cela semble marcher : Gros Coeur a le vent en poupe dans le milieu musical. Le groupe participera d'ailleurs, mi-janvier, à l'Eurosonic, le festival de tous les professionnels de la musique.

  • «The legacy of Quincy Jones», un coffret hommage au maître de la musique américaine

    26/12/2025

    Compositeur, arrangeur et producteur, Quincy Jones a influencé des générations d'artistes américains au cours de ses 60 ans de carrière. Décédé il y a un an, à l'âge de 91 ans, la maison de production Universal Music lui consacre une anthologie baptisé The legacy of Quincy Jones (« L'héritage de Quincy Jones » en français). Cet héritage, Universal Music le décline en 20 CD et 406 morceaux, ce qui permet de retracer l'œuvre et l'évolution artistique de cet homme qui résume à lui seul la musique américaine du XXe siècle, du be-bop au hip hop. Et c'est Stéphane Lerouge, grand spécialiste de la musique de film chez Universal Music France qui a conçu cet objet d'un exhaustivité incroyable. On découvre ainsi des prises alternatives, des inédits, des titres tombés dans l'oubli. « J'aurais tellement aimé lui faire découvrir, et pouvoir partager avec lui ces découvertes et avoir son regard d'aujourd'hui sur ces jalons de son passé, commente Stéphane Lerouge. Cela n'aura pas eu lieu, mais au moins, aujourd'hui, les auditeurs peuvent s'immerger dans, à la fois les visages connus et les évidences du parcours de Quincy Jones, et aussi dans des choses plus méconnues voire obscures. » Producteur de tubes Parmi ces visage connu, il y a celui de producteur. Quincy Jones a façonné la trilogie conquérante de Michael Jackson dans les années 1980, à savoir les albums Off The Wall, Thriller et Bad. Et l'on peut affirmer sans risque d'être démenti que c'est lui qui a fait du dernier des Jackson Five le premier des princes de la musique. Mais Quincy ne se résume pas à cette collaboration. Comme disait le musicien Benny Carter : « son succès a éclipsé son talent ». Et ce talent qui émerge dans les années 1950 va s'exprimer notamment à Hollywood. Quincy Jones réalise un rêve d'enfance en devenant le premier afro-américain à travailler pour Hollywood. Il va composer huit bandes originales, dont cinq pour Sidney Lumet, et surtout celle du film culte de Norman Jewison Dans la chaleur de la nuit, avec Sidney Poitier. Un film jalon dans l'histoire américaine, puisque c'est, par excellence, le film d'émancipation des afro-américains. Le sujet tenait particulièrement à coeur à Quincy Jones qui a débuté sa carrière dans une Amérique ségrégationniste. Ainsi, il n'avait pas le droit de composer pour la section cordes d'un orchestre : c'était interdit aux noirs. Séjour en France Lorsqu'il arrive en France en 1957, embauché par le producteur Eddie Barclay, il découvre la liberté. Il disait qu'à Paris, il était enfin considéré comme un artiste et non jugé a priori pour sa couleur de peau. Et c'est aussi en France qu'il fait une rencontre décisive, celle de Nadia Boulanger. La célébrissime professeure de piano du conservatoire américain l'initie au contrepoint et à la musique savante, celle de Stravinski notamment, ce qui aura une influence décisive sur son art. Le coffret publié par Universal Music France se referme sur le dernier passage en studio de Quincy Jones : c'était en 2023, à l'occasion d'un hommage au compositeur de musique de film Henry Mancini. Quincy Jones a réenregistré le thème musical de Peter Gunn, composé par Mancini pour le film de Black Edwards sorti en 1967. Pour l'occasion il avait réuni John Williams au piano, Herbie Hancock aux claviers et Arturo Sandoval à la trompette.

  • Ben l’Oncle Soul, parrain de la soul française en concert sur RFI

    25/12/2025

    Voix de la soul française, Ben l’Oncle Soul se fait connaître à la fin des années 2000 en proposant des versions soul de tubes de l’époque. Il sort ensuite plusieurs albums reprenant les codes et l’esthétique de l’âge d’or de la soul américaine. Il était sur la scène de l'Élysée Montmartre pour clôturer la tournée de son dernier album le 19 novembre 2025. Une prestation à retrouver en podcast sur le site de RFI.  Benjamin Duterde, de son vrai nom, nait en 1984 et grandit entre les murs d'un lycée international où sa mère est intendante et ses grands-parents, chefs cuisiniers. Sa mère possède une belle collection de disques venue des Etats-Unis (avec entre autre Ray Charles, James Brown, Otis Redding…), rapportée par un élève américain. Ces influences vont jouer un rôle déterminant dans la construction du jeune soulman. Lorsque Benjamin Duterde se lance dans la musique à la fin des années 2000, il multiplie les références à ces mêmes grandes noms de la soul qui ont nourri ses rêves d'enfant. Celui qui prend alors le nom de Ben l'Oncle Soul propose une esthétique et un univers, venus tout droit de la soul américaine des années 1960 et 1970, qui tranche avec la mode de l'époque plutôt tourné vers le r'n'b et la pop. RFI ConcertsBen L’Oncle Soul à l’Élysée Montmartre: la «Sad Generation» en live à Paris Ben l’Oncle Soul se fait connaître en revisitant des tubes version soul Le jeune chanteur revisite des tubes, comme « Say you'll be there » des Spice girls, ou « I kissed a girl » de Katy Perry et en fait des versions soul, attirant ainsi un public plus large que celui des passionnés du genre. En 2009, c'est sa reprise de « Seven nations army » des White Stripes, qui le révèle véritablement au grand public. Un an après, il sort son titre phare « Soulman » : un morceau plein de sincérité et de chaleur qui présente le chanteur et son univers. Dans son dernier album initulé « Sad Generation », Ben l'Oncle Soul explore une ambiance plus jazzy, plus crooner que dans ces albums précédents, avec une voix bien ancrée, posée sur un son patiné parfois saturé. Le résultat est un album entre les âges, qui mélange hier et aujourd'hui. Finalement, Ben l'Oncle Soul, est devenu l'un des parrains de soul française qui la remet au gout du jour et en porte l'héritage. Ben l’Oncle Soul Sad Generation 2025 Site officiel / Facebook / Instagram / YouTube

  • Cinq pépites pop-rock pour terminer l'année 2025

    24/12/2025

    Internet Girl, M.anifest, Greentea Peng, Lola Young, Smerz, voici cinq pépites musicales qui ont jalonné l'année 2025 dans le domaine pop-rock. Un segment où l'Afrique n'est pas absente. « Pardon My Enemies » par Internet Girl  Internet Girl est la sensation des réseaux sociaux. Précisions qu'il n'y a pas plus de « girl » dans ce trio masculin que d'amapiano, de kwaito ou de gkom... Internet Girl nage à contre-courant des standars musicaux sud-africain avec son post-punk mâtiné d'électro. « Pardon My Ennemies », titre sorti fin octobre sur le dernier moyen format de ce boys band du Cap emmené par Ntsika Bungane. Internet Girl n'explore pas seulement les musiques d'Europe, il scrute les marges de la société avec des textes volontiers provocateurs, la dérision étant souvent la meilleure arme pour dénoncer la masculité toxique ou l'argent roi. « Ease My Mind » de M.anifest M.anifeste livrait en mars dernier son album le plus attendrissant, le sixième déjà, New Road And Guava Trees, (« Une nouvelle route et des goyaviers » en français) d'où est tirée cette chanson d'amour « Ease My Mind ». Réputé pour sa plume, M.anifest évoque la nostalgie de son enfance dans son quartier d'Accra parsemé de ces arbres aux fruits délicieux. Entre highlife, hiplife et afropop. Douceur, bienveillance et nostalgie sucrée. Un fruit suave idéal pour terminer l'année.  « Nowhere Man » par Greentea Peng  Greentea Peng aime le voyage, la littérature, la musique, mais par dessus-tout, elle voue un culte au dub, variante du reggae. Son deuxième album Tell Dem Its Sunny (« Dites leurs qu'il fait soleil » en français) explore le trip hop patrimonial, la soul fondamentale et le rap dominant qui forme l'ADN musical de la Londonienne. Son ADN humain, lui, croise l'Europe, l'Afrique et le Proche Orient. À 31 ans, Aria Wells, de son vrai nom, impose sa voix trainante et son style séduisant. Oui, il fait soleil quand on écoute ce titre « Nowhere Man ».  « Dealer » de Lola Young  Sur ce titre intitulé « Dealer », Lola Young explique qu'elle a essayé toute la journée de rester sobre avant de proclamer que son dealer va lui manquer... Mais attention, elle ne fait pas la promotion des substances illicites, du moins nous voulons le croire, l'addiction en question est une métaphore de l'amour. Lola Young n'a pas son pareil pour parler ouvertement de ses amours toxiques, de ses failles, de ses troubles mentaux, de ses désirs, parvenant à hisser le tout au rang d'hymnes générationnels. Young ou le miroir d'une jeunesse sans tabous. « Roll The Dice » de Smerz Catharina Stoltenberg et Henriette Motzfeldt sont originaires d'Oslo, elle forment le duo Smerz, et leur album Big City Life sorti fin mai a été encensé par les critiques européennes. Big City Life (« La vie dans les grandes villes » en français) est une déambulation ironique et mordante dans l'enfer de la modernité urbaine. L'architecture sonore varie entre dream pop, électro, trip hop. Un soupçon d'élégance nordique parfait pour l'ambiance fraiche mais relax des fêtes de fin d'année...

  • «Monsieur Saudade II» d’Abou Tall: guitare, bossa nova et «sénégalité»

    23/12/2025

    Après Monsieur Saudade, sorti l'année dernière, le rappeur et chanteur franco-sénégalais Abou Tall est de retour avec son nouvel album Monsieur Saudade II. Celui qui s’était d’abord fait connaître dans le rap se tourne désormais de plus en plus vers des sonorités venues du Brésil. Le public l’a découvert au sein du duo The Shin Sekaï, formé avec le rappeur franco-congolais Dadju, actif de 2012 à 2017. Depuis, Abou Tall a navigué entre rap et r'n'b, avant de s'ouvrir progressivement aux musiques brésiliennes et plus précisément à la bossa nova. Il raconte : « C'est une évolution qui n’a pas eu de point de bascule, parce que j'ai toujours écouté beaucoup de musique brésilienne, mais sans savoir comment l'intégrer à ma musique. Donc, au fur et à mesure, déjà, j'ai commencé à chanter. ​Ça a commencé par ce que je faisais en groupe, un peu plus r'n'b. Puis un jour, j'ai commencé à apprendre la guitare, je l’ai l'incorporée à ma musique. Et vu que ce que j'aime avec la guitare c'est la musique brésilienne, ça s'est infusé directement dans ma musique. » À lire aussi«Monsieur Saudade II» d’Abou Tall: le juste équilibre entre r'n'b et bossa nova Cette ouverture vers les musiques brésiliennes a finalement transformé son approche artistique. Habitué à rapper avec beaucoup d'énergie, Abou Tall a appris à canaliser cette énergie pour mieux correspondre à la douceur de sa guitare. Il s'inspire des plus grands, comme João Gilberto et Antônio Carlos Jobim. Il sample également Jorge Ben Jor et son morceau popularisé par la reprise de Sergio Mendes, Mas que Nada, sur Ronaldinho, en featuring avec le chanteur soul et afrobeats Warren Saada. En équilibre entre deux continents Entre sa vie passée en France et son intérêt pour le Brésil, Abou Tall n'oublie pas ses racines. Le Sénégal influence profondément sa manière d'être, et donc sa musique. « Le garçon que je suis est sénégalais, donc de facto mon parcours, le fait d’avoir vécu là-bas, mes propos et ma mentalité sont influencés par le Sénégal. Dans ce projet je parle beaucoup de famille, et mon sens de la famille vient du Sénégal. Donc dans le propos, ma "sénégalité" est bien présente. Je viens d'une région qui s'appelle la Casamance, et j’ai toujours aimé la musique de là-bas. J'aimerais bien lui rendre hommage à un moment dans ma carrière », espère-t-il. Plus engagé, le titre « Les gens comme moi », est sans doute le morceau le plus politique de l'album. Pour l’écrire, Abou Tall s’est inspiré des nombreux conflits politiques et sociaux actuels, et de ses réflexions sur le racisme et la place du « Sud » dans le monde. Pourtant, il cherche tout de même à y transmettre de l'espoir. Et cet optimiste transparaît sur chacun des morceaux de l’album, comme une douce mélancolie qui parcourt tout Monsieur Saudade II. Abou Tall sera en concert le 16 janvier à Argenteuil, en Île-de-France.   Abou Tall Monsieur Saudade II (Colombe Noire / Play Two) 2025Facebook / Instagram / YouTube

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Du lundi au vendredi, chaque matin, un journaliste vous parle des artistes qui font l’actualité des musiques de l’espace francophone, de l’Afrique et de ses diasporas. Vous pourrez y entendre plus largement des musiques du monde et du Sud, des musiques actuelles et urbaines qui sont au cœur de l’identité de RFI.Diffusion 8h50, heure de Paris, 7h50 TU.
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