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  • COP30: les communautés de descendants d'esclaves au cœur de la protection de l’environnement
    Alors que l’ONU estime désormais qu’il sera impossible de maintenir le réchauffement climatique en dessous de +2°C, soit à un niveau vivable, le rôle des peuples autochtones dans la protection de l’environnement est particulièrement mis en avant à la COP30, qui a lieu près de la forêt amazonienne. Parmi ces groupes figurent les descendants des esclaves échappés qui avaient formé des communautés rurales appelées « quilombos », vivant en phase avec la nature. Discriminés, ils luttent pour la reconnaissance de leurs droits. La colonisation de l'Amazonie, encouragée par l'État brésilien dans les années 1970, s'est faite dans le désordre au détriment des populations locales et de l'environnement. Aujourd'hui, difficile de faire le tri entre titre foncier légal et faux document. Et comme les procédures de régularisation étaient longues et complexes, le gouvernement local a mis en place, il y a 15 ans, un système d'enregistrement numérique plus efficace, explique Bruno Kono, président de l'Institut des Terres du Pará. « À ce jour, nous avons régularisé environ 1,8 million d'hectares de terre. Cela permet aux propriétaires d'affirmer leurs droits, mais aussi de respecter leurs obligations, comme préserver la forêt qui se trouve sur leur propriété. Cela permet donc d'empêcher la déforestation, explique-t-il. Et il y a un système de contrôle par satellite qui peut déboucher sur des amendes. » L'Amazonie menacée par le crime organisé Ce système de régularisation des terres, soutenu par l'Agence française de développement (AFD), intéresse désormais d'autres gouvernements locaux. Mais il faut le renforcer, plaide Dominique Hautbergue, directeur de l'AFD au Brésil. Car la forêt ne fait plus seulement face qu'à la menace de l'agro-industrie. « Le crime organisé s'empare des richesses de l'Amazonie, avec l'exploitation du bois illégale, avec l'orpaillage illégale, avec les trafics de drogues, le trafic d'êtres humains, et ça, c'est une vraie nouveauté en Amazonie. Maintenant, c'est aussi géré par des groupes organisés de grande ampleur et qui sont affiliés au crime organisé », raconte-t-il.  Cet accaparement des terres, la forêt en souffre, tout comme les indigènes et les afro-descendants qui y vivent. C'est le cas d'Aurelio Borges, membre d'une communauté quilombola. « Ils envahissent le territoire des quilombolas et installent des clôtures de fils barbelés. C'est une manière de nous en empêcher l'accès et d'expulser les communautés. C'est une pratique courante, ça arrive constamment ! Parfois, c'est des clôtures, parfois, c'est en ouvrant une route qui coupe nos territoires sans autorisation. Une fois, un quilombola a été tué par balles, il cueillait des baies dans une zone que la communauté utilise pour subvenir à ses besoins, mais un gros propriétaire agricole a affirmé que ça lui appartenait. Il a fait appel à des capangas, des milices armées, chargées de protéger le territoire des exploitants. Ces pistoleros provoquent des conflits et finissent par détruire nos plantations. Des fois, quand les pirogues sont déjà chargées de baies, ils les retournent et tout est jeté dans la rivière. C'est un impact constant », explique-t-il. Et malgré les progrès, pour ces populations, l'accès à un titre foncier reste difficile. Sur l'ensemble des terres régularisées ces dernières années, seulement 4 % sont allées aux quilombolas dans l'État du Pará. À lire aussiUtiliser les savoirs ancestraux pour protéger l'Amazonie
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  • Le rude parcours d'un Nord-Coréen, envoyé au travail sur un chantier russe avant de fuir en Corée du Sud
    La Russie fait de plus en plus appel aux travailleurs nord-coréens. Depuis plusieurs années, et notamment depuis le début de la guerre en Ukraine, le régime nord-coréen envoie ses bras travailler de l'autre côté de sa frontière, en Russie, pour financer son programme nucléaire. Un travail dans des conditions extrêmement difficiles, comme le racontent les Nord-Coréens qui se sont échappés des chantiers russes. De notre correspondant en Corée du Sud, Ses mains abîmées par le travail trahissent ses années passées sur les chantiers moscovites. Militaire du programme nucléaire nord-coréen, Lee Eun-pyeong, a été envoyé travailler en Russie avant de faire défection vers la Corée du Sud, d'où il partage son histoire. « Le régime manquait d'argent, alors il a décidé d'envoyer des soldats à l'étranger, déguisés en travailleurs civils, pour gagner de l'argent et financer la construction nucléaire. J'ai été choisi dès 2014 pour ma loyauté et mes antécédents familiaux. J'ai ensuite été formé et je ne suis arrivé en Russie qu'en 2017 », explique Lee Eun-pyeong. Envoyé depuis la Corée du Nord en tant que militaire, puis sous couvert d'un faux visa étudiant, Lee Eun-pyeong travaillait à un rythme stakhanoviste sur des chantiers en banlieue de Moscou. « Réveil à 07h00, travail de 08h00 à minuit, parfois jusqu'à 2 ou 03h00 du matin si le quota n'était pas rempli. Impossible de dormir si les tâches n'étaient pas accomplies. Nous dormions et mangions dans des conteneurs. Pas d'eau chaude pour se laver, seulement de l'eau glacée dans le climat russe », poursuit-il. À lire aussiDes milliers de travailleurs nord-coréens envoyés en Russie, en violation des sanctions de l'ONU Si les ouvriers nord-coréens sont bien payés – 1 650 euros en moyenne, soit bien plus que les autres travailleurs étrangers en Russie –, le régime confisque la quasi-intégralité de leur salaire pour financer son programme militaire. Conditions difficiles, maigre salaire... C'est au contact d'autres travailleurs, venus du Kazakhstan ou d'Ouzbékistan, que Lee Eun-pyeong prend une décision radicale. « Avec le temps, j'ai découvert une autre réalité grâce aux téléphones portables que des étrangers nous montraient. J'ai vu des voitures sud-coréennes, des téléphones sud-coréens, et surtout, des vidéos et témoignages sur internet. Tout contredisait l'image négative de la Corée du Sud qu'on m'avait inculquée. J'ai compris que j'avais été trompé, que la liberté existait ailleurs », affirme-t-il. Une évasion des chantiers russes difficile et dangereuse. Il nous raconte son périple : « La sécurité nord-coréenne a lancé une traque : des agents du ministère de la Sécurité d'État et même la mafia russe nous cherchaient. J'ai été capturé, menacé avec un couteau, mais j'ai réussi à m'en sortir. Finalement, un pasteur sud-coréen en Russie m'a caché dans une église pendant plusieurs mois. En mars 2021, après neuf mois de fuite et de cachettes, j'ai pu entrer en Corée du Sud. » Aujourd'hui, au moins 15 000 Nord-Coréens travailleraient en Russie. Un nombre qui devrait augmenter à mesure que les deux pays se rapprochent au travers de leur alliance militaire signée en 2024.
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  • Suède: la forêt, au cœur de l'économie du pays, est-elle trop exploitée?
    En Suède, les forêts couvrent près de 70% du territoire. Un trésor national, pilier de l'économie et de la fierté écologique du pays. Mais derrière cette image de carte postale, l'Union européenne pointe du doigt une exploitation jugée trop intensive. La foresterie représente 10% des exploitations nationales et fait vivre directement ou indirectement plus de 100 000 personnes dans le pays. Et aujourd'hui, les grandes entreprises forestières, comme Sveaskog, sont sommées de concilier production et protection. Un reportage à retrouver dans son intégralité dans le podcast Accents d'Europe, sur le site de RFI.  À lire aussiFaut-il fertiliser les forêts ?
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  • Le retour contrarié des migrants mexicains, expulsés ou poussés au départ des États-Unis
    La situation des immigrés mexicains aux États-Unis est de plus en plus précaire. Entre le harcèlement des agents de l'ICE, qui pratiquent des descentes musclées dans les villes américaines, et les discours hostiles de Donald Trump à l'encontre de l'immigration, le climat est de plus en plus tendu. Deux millions de personnes auraient quitté le pays selon le Département américain de la sécurité intérieure : 400 000 expulsés et 1,6 million de départs volontaires. Même si cette dernière estimation est compliquée à vérifier, beaucoup de Mexicains rentrent effectivement au Mexique. Sauf que le retour n'est pas une chose simple. « Je n'ai pas pleuré. J'ignore pourquoi. J'ai longtemps vu ma fille uniquement au téléphone, et de la voir en vrai là... Je ne pouvais rien dire. J'étais juste capable de la regarder et de l'embrasser. Mais tous les deux, on avait envie de pleurer, d'être restés si longtemps sans se voir et d'être ensemble à nouveau », raconte José Luis. Après 26 ans passés aux États-Unis, il a retrouvé sa ville natale d'Acapulco et sa fille devenue adulte. Il a choisi de s'auto-expulser. De retour dans son pays d'origine, le Mexique, il est pris par des sentiments mélangés et « la nostalgie de ne plus voir tes proches que tu as aimés. Je suis parti et j'ai laissé ma grand-mère, mes oncles, ma mère. Tout est revenu d'un coup. C'est pour cela, je crois, que je n'ai pas pu pleurer. J'avais ce nœud dans ma gorge, je ne pouvais même plus parler », ajoute-t-il. La famille de José Luis est éclatée entre les deux pays. Il a été attrapé par les services de l'immigration américaine. Sans papiers, il n'a pas eu d'autre choix que de rentrer. Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, il s'inquiète pour ses proches et raconte comment la vie est devenue infernale en Arizona : « Ça a été rapide et catastrophique. Avant, tu pouvais quand même aller au parc, au cinéma, ou manger dans la rue. Maintenant non, tu ne peux plus. Tu fais tes courses et tu rentres chez toi, à cause de la peur qu'ils t'attrapent. » À lire aussiLe Mexique se prépare à accueillir les migrants expulsés des Etats-Unis À son retour, José Luis a été accueilli par le programme consulaire Mexico te Abraza, lancé en janvier, qui lui a payé son transport jusqu'à sa ville d'origine. Pour Israel Concha, fondateur d'une association de Mexicains revenus des États-Unis, ce n'est pas à la hauteur des difficultés qu'ils rencontrent. « Nous ne sommes pas des migrants de passage. C'est très triste qu'il n'y ait pas de vrai accompagnement pour nous, qu'il n'y ait pas réellement d'aides. Pas seulement au moment de l'expulsion, mais pour nous permettre de nous réinsérer dans la société mexicaine », déplore-t-il. Il dénonce les obstacles de l'administration mexicaine pour réaliser certaines démarches au moment de l'installation. Après de longues années loin du pays, de nombreux Mexicains vivent un choc culturel et émotionnel. Parfois même, ils sont victimes de discrimination quand ils ont grandi de l'autre côté et ne maîtrisent pas, ou plus parfaitement, la langue espagnole. « Nous, ce qu'on voit, c'est un exode des Mexicains qui rentrent dans leur pays. C'est une crise humanitaire. Imagine devoir vivre dans l'ombre aux États-Unis, être persécuté. Puis se sentir rejeté par notre propre pays qui nous tourne le dos... La présidente Claudia Sheinbaum nous appelle héros et héroïnes de la nation, mais où est le soutien ? », interroge Israel Concha. Environ 11 millions de Mexicains vivent aux États-Unis. Au moins 75 000 personnes seraient rentrées ainsi depuis le début de l'ère Trump.   À lire aussiAu Mexique, une loterie nationale pour aider les migrants mexicains aux États-Unis
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  • Vietnam: la montée des eaux s'aggrave dans le delta du Mékong
    Dans le delta du Mékong au Vietnam, la montée des eaux et l’intrusion saline gagnent du terrain. Pour s’en protéger, les agriculteurs pompent les nappes phréatiques, ce qui accélère l’affaissement des sols. Cette région de 18 millions d’habitants, qui produit la moitié du riz du Vietnam et jusqu’à 90% des exportations nationales. L’an dernier, 74 000 familles ont manqué d’eau douce et plus de 1 100 hectares de rizières ont été endommagés faute d’irrigation. De notre correspondant à Hanoï, Jean-Pierre Fage Le long des canaux animés qui sillonnent le delta du Mékong, cet habitant observe ses cultures. Nguyen Van Dinh travaille la terre depuis une quarantaine d’années. Chaque saison lui rappelle que le climat n’est plus le même : « Avant, l’eau était plus basse. Cette année, elle est plus haute de 10 centimètres. L’eau monte, alors on perd de l’argent. » Van Dinh peine à cultiver le riz qu’il revend au grossiste et ne fera que deux récoltes en 2025. « Il y a une dizaine d’années, on faisait trois récoltes. Maintenant, on est moins rentable, donc on n'en fait plus. Même avec deux récoltes, on perd de l’argent. » Pour survivre, certains diversifient. Aux abords des rizières, on cultive désormais des légumes, que l’on revend au marché, mais le problème reste le même : salinisation des sols, affaissement des terres, météo extrême, le tout aggravé par le phénomène climatique El Niño. « Quand il y a trop de pluie, de vent, de tempêtes, les cultures sont mauvaises. Trop d’eau, les légumes pourrissent, les racines s’abîment. » Autre ressource vitale : la pêche. Crevettes, poissons, séchés ou grillés, alimentent les restaurants locaux. Mais là aussi, le modèle s’essouffle. L’usage massif d’engrais et de produits chimiques, pour booster les cultures, a bouleversé l’écosystème du delta. « Avant, avec l’élevage de poulets, de canards, de porcs, de poissons, ça marchait bien. Maintenant, avec tous les produits chimiques, c’est difficile. Par exemple, si on élève 100 canards ou poissons, au moment de la récolte, il n’en reste que 50%. » À lire aussiVietnam: la salinisation des sources d'eau douce provoque une «grave» pénurie dans le sud du pays Dégradation des sols par une culture intensive Pour le docteur Duong Van Ni, de l’université de Cần Thơ, un véritable cercle vicieux s’est installé dans la région. Pour produire plus de riz, les agriculteurs ont construit des digues qui bloquent les crues naturelles et les sédiments fertiles. Le sol s’appauvrit, ils ajoutent donc toujours plus d’engrais. Mais cette intensification favorise l’apparition d’insectes et de maladies résistants. Ce qui les pousse à utiliser encore plus de pesticides. « Quand ils appliquent la culture intensive du riz, le sol et l’environnement aquatique se dégradent très rapidement. En général, après environ 5 à 10 ans, le rendement du riz diminue d’environ 15 à 30% par rapport au système naturel. » Face à ces menaces, le gouvernement a réagi : digues anti-sel, grands ouvrages d’irrigation, stockage d’eau douce et diversification des cultures. Une stratégie pour « vivre avec l’eau » plutôt que la combattre. À lire aussiUn riz vietnamien plus rare, de meilleure qualité mais plus cher d'ici 2030?
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Chaque jour, l’illustration vivante et concrète d’un sujet d’actualité. Ambiance, documents, témoignages, récits en situation : les reporters de RFI présents sur le terrain décrivent le monde avec leur micro. 
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